Les légendes Belge

Sommaire:

Le chasseur maudit de Vaulx-Renard

La fée de la lienne

Le moulin maudit

Le lit du diable



Le chasseur maudit de Vaulx-Renard

Depuis la fin des années 1960, le barrage supérieur de l'ensemble hydro-électrique de Coo ajoute sa digue à la massive silhouette arrondie de la montagne.

Au pied de celle-ci, entre les bois qui en couvrent tout le flanc nord et les prairies bordant l'Amblève, on aperçoit de la route une ferme-château au beau corps de logis à colombages, protégé par une massive cour carrée de forteresse agricole. C'est la Vaulx-Renard, dont le nom évoque chasses et sauvagerie.

Ce n'est point par hasard, car à ce lieu retiré reste attaché le souvenir de chasseur maudit.
Jadis le seigneur du lieu était un chasseur enragé. Il obligeait ses manants à quitter leurs travaux pour lui rabattre le gibier, et dévastait avec sa meute leurs pauvres récoltes de seigle, à la poursuite d'un cerf ou d'un sanglier.

Il chassait même le dimanche, ce qui achevait de scandaliser les bonnes gens du pays. Et s'il était sur la trace d'un chevreuil ou d'un dix-cors pourchassé depuis l'aube, il exigeait que le prêtre l'attendît pour célébrer l'office.

Un dimanche pourtant, comme il tardait trop, le curé avait commencé sa messe sans plus l'attendre. Quand le seigneur entra dans l'église, peu avant la consécration, il était doublement en colère. Le loup qu'il avait poursuivi toute la matinée lui avait échappé, et le prêtre, malgré ses ordres, disait sa messe sans lui. Ayant encore à sa ceinture son long poignard, il bondit à l'autel, dégaina son arme, et en transperça d'un seul coup le cœur du prêtre.

Son crime commis, il sortit de l'église sans un mot, remonta sur son cheval et repartit avec sa meute dans la forêt. Il n'en est jamais revenu. Et, les soirs d'automne, parmi le fracas de la tempête, on entend encore les aboiements furieux de sa meute et le son rauque de sa trompe de chasse. Car son âme damnée reste captive de la passion qui fit de lui un meurtrier et un sacrilège.

 La fee de la Lienne

Une route longe presque tout le cours de la Lienne, rivière poissonneuse que les pêcheurs connaissent bien. Un charme paisible subsiste dans cette vallée sinueuse. Est-il dû aux pentes, souvent plus douces qu'ailleurs, ou à la sauvage grandeur du confluent de la Lienne et de l'Amblève?

Retirée, assez assoupie, la vallée n'a jamais été riche. Au Moyen Âge, de modestes seigneurs régnaient là, dans une ferme-château à demi en ruine. Le jeune baron, Rambert, était un garçon aimable et rêveur. Ménestrel plus que guerrier, il aimait mieux rêver dans les clairières sauvages que courir les tournois. À la chasse, il lui arrivait de s'attendrir sur la bête que visait sa flèche. Il lui laissait la vie sauve.

Un matin, il venait d'épargner une biche parce qu'elle le regardait avec des yeux de jeune fille, les plus beaux yeux qu'il eut jamais vus. Il s'endormit au pied d'un hêtre. Son sommeil était d'une étrange douceur, comme celui des enfants. Il fut réveillé par ce qu'il prit d'abord pour un rayon de soleil. Un regard merveilleusement chaud et lumineux se posait sur lui. Il ressemblait à celui de la biche à qui il avait laissé la vie sauve. C'était celui d'une toute jeune femme, extraordinairement fine de corps et de traits, aux longs cheveux blonds flottant librement.

Sans aucun bijou, elle n'en était que plus charmante. Vêtue de voiles légers de la couleur et de la consistance des buées matinales, elle ne ressemblait à aucune des filles de seigneurs de la région. Elle menait paître une petite chèvre aux poils dorés. Aucune des damoiselles de Salm, Rallier, Mont jardin ou autres châteaux n'aurait ainsi joué à la bergère. Pourtant l'inconnue était visiblement de bien plus noble lignage qu'elles.

- Quel est ton nom, belle enfant? demanda Rambert, ébloui. Elle ne répondit pas vraiment à la question:
- Appelle-moi Lienne, dit-elle.

Sa voix chantait comme celle du ruisseau dans le silence matinal. Rambert ne songea pas à lui demander si elle descendait d'une ancienne famille de seigneurs de la vallée. Lienne, comme la rivière, c'était suffisant. La jeune fille posait sur le jeune seigneur un regard d'ange. Rambert croyait rêver.
- Lienne, je ne veux plus te quitter, dit-il. Tu es ce que j'ai vu de plus beau au monde. Épouse-moi.
Lienne voulut se dérober à un amour si subitement déclaré. Elle paraissait divisée, à la fois inquiète et comblée.
- Je n'aurais pas dû... murmura-t-elle.
- Que veux-tu dire? lui demanda Rambert, inquiet.
- Je n'aurais pas dû t'apparaître. Je te trouvais tellement différent des autres jeunes hommes. J'ai succombé à la tentation de prendre forme humaine. Je suis la fée de cette rivière. Je ne puis vivre ainsi sous tes yeux que durant cinq ans. C'est très peu, cinq années d'un bonheur dont on ne guérit pas!
- Lienne, cinq années, c'est un trésor. Chaque minute de ta présence est un miracle. Nous aurions pu ne jamais nous rencontrer!
Lienne se laissa fléchir:
- Es-tu sûr que je ne fais pas ton malheur?
- Tu le ferais à l'instant si tu me quittais.

Les deux jeunes gens se marièrent. Des nutons, appelés par la fée, leur bâtirent, en trois nuits, une tour sur le rocher de Grimbiémont. Le castel n'était pas grand, mais de fière allure, et orné avec grâce.

Rambert était un chevalier pauvre, mais le couple, qui était le plus beau de toute l'Ardenne, d'Anlier à Aywaille et de Bouillon à Montjoie, n'avait nul souci d'argent. Il suffisait de tondre la chèvre aux poils d'or pour payer serviteurs, vêtements et nourriture. La toison repoussait aussitôt. En ce temps où le métal précieux était très rare dans nos contrées, c'était une aubaine féerique. Le couple en profitait pour aider tous les pauvres gens de la vallée. Ainsi son bonheur se reflétait-il dans les yeux des veuves, des orphelins, des malades et des vieillards. Contrairement à celui de Lienne, le bonheur de Rambert n'était assombri par aucune angoisse. Il lui semblait que la transparence des matins de mai dans la vallée, le cuivre des après-midi de septembre, le givre sur les branches des aulnes, que tout cela était devenu, dans sa compagne, regard, parole, rire clair. Être une fée, était-ce cela? Transformer en un être vivant la mystérieuse beauté d'une rivière, d'un arbre, d'une forêt?

Peut-être, mais cet enchantement était trop fragile pour rester longtemps incarné dans un humain. Il devait échapper à l'âge, transformé en un être intact et ne laisser qu'un souvenir après sa disparition. Les jeunes morts, filles, héros, poètes, ne vieillissent jamais.
Lienne le savait, mais elle en chassait la pensée. Pourtant le temps passait. Au cinquième été, la fée dit à Rambert:
- Mon amour, il nous faut nous quitter. Mon temps est fini. Ne sois pas malheureux. Je resterai, invisible, sur les bords de la rivière dont je porte le nom.
Rambert était atterré:
- Ce n'est pas possible: tu as mal compté les années. Notre bonheur n'a pas cinq ans. Reste! Que ferai-je sans toi?
- Sois heureux, toi qui peux continuer à vivre sur terre. Je te laisse en souvenir la chèvre d'or. Je ne t'oublierai jamais.

Sur ces mots, Lienne se transforma doucement en une buée de la couleur de sa robe. Une brise légère l'emporta vers le sommet des arbres de la rive du ruisseau. Le soleil du matin l'y fit disparaître. Le même soleil que le jour de la rencontre. Rambert eut l'impression d'avoir vécu ces cinq années en une seule seconde. N'avait-il fait que songer?

La petite chèvre d'or, venue gambader près de lui, lui rappela que quelque chose lui restait de sa féerique compagne de ces cinq saisons. Mais Rambert ne se souciait ni d'or, ni d'argent. Pendant des semaines, il ne se lassa pas de parcourir la vallée à la recherche d'un reflet de son amour. Plusieurs fois, dans la lumière du matin, dans le brouillard qui se déchirait devant le soleil, il crut apercevoir Lienne. Mais ce qu'il avait pris pour la charmante silhouette se dissipait à son approche.

Avec l'or de la toison de la petite chèvre, qu'il confia à un pieux ermite de la région, il paya les cuirasses et les chevaux d'une troupe d'hommes de la région, et ils partirent ensemble à la Croisade. Rambert et ses compagnons s'y couvrirent de gloire. Son armure, portant son écusson frappé de la chèvre d'or, le protégeait au milieu des mêlées les plus folles où le jetait sa témérité

Quand il revint à Grimbiémont, la tour, abandonnée, était froide et inhospitalière. Sur les conseils de l'ermite, il employa l'or de la chèvre à construire un autre château, à Grimbiéville, à l'autre extrémité de son domaine. Il espérait y oublier Lienne, dont l'absence, à Grimbiémont, l'obsédait. L'ancien croisé était devenu un homme robuste, dont le regard bleu, décidé et fier de guerrier, se voilait parfois d'une tristesse passagère. Il épousa, à Grimbiéville, la fille d'un seigneur de la région.

Une part de son cœur, celle du rêve, restait captivée par le souvenir de Lienne. Il fut pourtant un bon époux, et sa lignée dura plusieurs siècles. On s'y transmit la chèvre d'or qui vécut longtemps, amusant les enfants. Les villageois de la vallée la bénissaient: l'or de la toison rendait les seigneurs de Grimbiémont assez riches pour ne pas leur imposer l'impôt de la dîme. On ne leur demandait que quelques corvées nécessaires: entretenir un chemin, réparer un pont abîmé par une crue à la fonte des neiges.

Au «siècle de malheur», lors des guerres menées par Louis xiv dans nos régions, la peste suivit les ravages des combats. En 1684, elle fit des milliers de victimes en Ardenne, décimant des villages entiers. Comme dans les «danses de mort» représentées par les peintres populaires, le mal frappait aussi bien les riches que les pauvres, les seigneurs que les manants, les clercs que les ignorants.

Le seigneur de Grimbiéville, lointain descendant de Rambert, mourut le même jour que ses trois fils. Le lignage était éteint. Les villageois qui survivaient au terrible fléau n'eurent pas à les porter en terre. La nuit même, un terrible orage éclata. La foudre frappa le château, qui flamba sans que personne n'ait la force d'aller combattre feu. Dans les flammes, les villageois virent s'élever vers le ciel une silhouette bien reconnaissable: la petite chèvre d'or, dont les bienfaits n'étaient promis qu'à la descendance de Rambert.

Quant à la fée nommée Lienne, a-t-elle tout à fait déserté les lieux de son amour? Allez rôder près de la rivière, le matin, au moment où le soleil perce la brume. Si vous êtes attentifs à ce que vous voyez, et à ce que vous devinez au-delà, vous répondrez: «Elle n'a pas disparu.»

 

 Le moulin maudit

Deux sites sont célèbres sur le cours de l'Amblève. La cascade de Coo fut amorcée par les travaux des moines de Stavelot, jadis, pour faire tourner la roue d'un moulin. En aval, c'est à un autre moulin - mais démoniaque - que les «Fonds de Quarreux» doivent, selon la légende, leurs encombrements de roches entre lesquelles se faufile la «rivière des aulnes» (Ambla Ewa).

Un modeste moulin à eau vivotait autrefois sur la rive, obligé de chômer quand les eaux étaient basses, endommagé lorsqu'elles s'écoulaient en torrent. La misère n'était jamais loin. La femme du meunier devait demander l'aumône pour habiller ses enfants, et il ne restait plus que trois vaches à l'étable, dont deux malades. De coûteux travaux étaient nécessaires pour réparer les dégâts causés par un orage à la roue à aubes, mais la bourse plate du meunier ne lui en donnait pas les moyens.

Aussi ce dernier apprit-il avec de grands espoirs que, venant de mourir, un lointain oncle de Hesbaye, réputé économe et riche, avait fait de lui son héritier. Prenant sa besace, il fit en hâte le long chemin pour assister aux funérailles de son parent. Hélas! lorsqu'il alla trouver le notaire, celui-ci lui apprit que, devenu sur le tard galant et dépensier, feu l'oncle avait dilapidé la plupart de ses biens. Après payement des funérailles et des droits dus au seigneur local, il ne restait au pauvre meunier qu'une poignée de thalers.

Il revenait donc chez lui, bien marri, et admirant avec mélancolie les beaux moulins à vents dont les ailes tournaient en ce temps-là sur le plateau de Hesbaye.
- Ah, murmura-t-il, je n'aurais à craindre ni les basses ni les trop hautes eaux si je pouvais, en mon pays de Quarreux, en construire un sur la hauteur. Je gagnerais enfin ma vie. Mais qui diable me donnera de quoi le construire ?

Prononcé sans y penser, ce mot «diable» avait été entendu. Le pauvre meunier n'avait pas remarqué, dans l'ombre épaisse d'un noyer, un homme aux yeux brillants, enveloppé dans une longue houppelande noire.
- Veux-tu vraiment posséder semblable merveille? lui demanda l'inconnu.
- Bien sûr, mais avec quoi payerais-je les travaux? Soupira le pauvre homme. Voici toute ma fortune.
Et il montra les quelques thalers de l'héritage.
- Tu n'as pas besoin d'or ni d'argent. Si tu te mets sous mon pouvoir, je puis t'en bâtir un, plus grand et beau que celui-ci, en une nuit. On y viendra depuis Stavelot jusqu'Aywaille pour faire moudre seigle et blé.
Lui tendant un parchemin, il poursuivit:
- Signe ceci avec ton sang. C'est un pacte. Rentre chez toi, tu y seras ce soir. Au premier rayon de l'aube, les travaux seront achevés, je te le promets, et les ailes tourneront. Dès lors, tu seras riche, et moi, je posséderai ton âme. Je viendrai la prendre dans dix ans.

Le pauvre homme signa. Pour son retour à Quarreux, la fortune entrevue lui fit hâter le pas. L'épouse du meunier fut tout étonnée de le voir revenu si tôt de chez feu l'oncle.
- Tu semblés joyeux, lui dit-elle. Un héritage va donc nous sauver de la misère? Montre-moi les beaux thalers de l'oncle défunt.
- Il y en a peu, mais nous serons pourtant, demain matin, riches du plus beau moulin de toute la région. Il aura des ailes comme en Hesbaye et le bon vent d'Ardenne les fera tourner.
Devinant quelque ténébreuse machination, l'épouse, qui était pieuse et sage, fit raconter à son homme quel marché il avait conclu. Elle en fut grandement alarmée:
- Tu dois reprendre ta parole, dit-elle.
- Je ne puis. J'ai signé avec mon sang. Mais ne crains rien. Demain, quand tu le verras en avion au premier rayon du soleil, comme cet homme me l'a promis, tu sauras que nos malheurs sont terminés. Et dix ans, c'est long.

Toute la nuit, la vallée retentit d'un vacarme pire que maint orage. Cent diables extrayaient pierres et roches, les transportaient au sommet, abattaient des chênes et les équarrissaient. Ils bâtissaient à grand ahan, charpentaient, s'affairaient aux rouages, fixaient des ailes, les entoilaient, taillaient d'énormes meules à grands coups de ciseaux dont les étincelles allumaient des éclairs.

Le meunier et sa femme ne purent fermer l'œil dans tout ce vacarme qui ne s'apaisa que peu avant le point du jour. Quelques minutes avant l'aube, moment fatidique, Satan vint chercher le meunier pour lui montrer son œuvre. Dressé dans le ciel, le moulin tout neuf luisait de tout l'éclat de ses pierres de quartz, aussi haut et majestueux que le château de Mont jardin. Immobiles, ses bras immenses semblaient attendre le premier rayon du soleil pour tourner au gré du vent vif du plateau. On eut dit qu'elles l'attendaient pour commencer à tourner, accomplissant, à la minute convenue, la promesse de Satan. Or celui-ci cachait mal une inquiétude subite.

Le jour se leva, éblouissant à l'horizon, et le moulin resta figé. Le Prince des Ténèbres comprit qu'il avait perdu: sa promesse n'était pas tenue. Mais qui avait bien pu se mettre en travers de ses desseins ?
Il le vit une minute trop tard. Pour sauver l'âme de son époux, la femme du meunier, priant la Vierge de Dieupart, s'accrochait de toutes ses forces à une aile, la paralysant au risque d'être brisée par elle.

Écumant de rage, Satan foudroya le moulin qui s'écroula, broyant dans ses débris la femme qui avait tenu le Malin en échec. Les pierres géantes des murs furent projetées dans l'Amblève jusqu'à grande distance. On les y voit encore de nos jours encombrer étrangement le cours de la rivière dans tout le site connu depuis sous le nom de «Fonds de Quarreux».


Le Lit du diable

À quelques hectomètres du centre de Wéris, un chemin carrossable mène tout droit au chevet d'un curieux monolithe : le Lit du Diable ou, en wallon de l'endroit, “ Li paillasse dè Djâle „.


La carte des promenades, basée sur celle de l'IGN, en fait un dolmen ce qui – fors l'aspect spécifiquement étymologique - est sans doute quelque peu abusif : point d'amoncellement de blocs ordonnés en ce lieu, mais une simple pierre de quelque deux mètres de long. Et la brochure éditée par le Cercle historique local rend un verdict sans équivoque : “ Ces pierres (...) ne sont pas des mégalithes préhistoriques „.


Voilà qui a le mérite d'être clair. Reste que la forme de ce bloc de poudingue ne peut qu'avoir frappé les habitants du néolithique au même titre que ceux qui, par la suite, la vouèrent au Prince des Ténèbres. Une manière d'agir généralement destinée à faire rentrer les brebis égarées dans le rang. Et à plus forte raison quand il est question de se coucher dans un endroit isolé sur une pierre y appelant irrésistiblement.


Allez savoir, mon bon Père, quelles turpitudes de tels lieux peuvent engendrer ? Quelles dévotions à quel dieu cornu sensé fertiliser ce qui n'attend que la semence, voire ce qui est stérile ? Alors qu'il y a des saints pour ça ! Non, décidément, tout ça n'est pas sérieux. Allez zou : faites-moi monter Satan là-dessus et qu'on n'en parle plus !

PAS SI MALIN QUE ÇA

Et puisque tous les adversaires sont complices quelque part, l'autre, qui n'en demandait pas tant, s'empresse de débarquer avec ses pieds fourchus, son grand chapeau, sa cape et son odeur de souffre. Voilà le meunier de l'Aisne bien embarrassé, du coup.

Car c'est bien lui qui, enrageant de voir ses meules immobiles, a fait appel au Malin et à ses pompes !

Mais il est bien connu que l'Ardennais, à l'instar des femmes paraît-il, connaît trois tours de plus que grand Vautrin. Et quand ce dernier, au chant du coq, convoque Martin pour livrer son âme en échange de la digue érigée le temps d'une nuit du côté de Roche-à-Frêne, Martin arrive. Sur quatre pattes. Car Martin, c'est le chien de Martin. Vous suivez ?

Bref, une fois de plus, Satan entend le Bon Dieu ricaner :  “ ligne et couille „ ! Ce qui le met dans une rage folle. Normal. Mettez-vous à sa place ! Là-dessus, le voilà qui démolit son travail en quelques minutes. Et ça, à son âge avancé, ce n'est pas très raisonnable. D'où palpitations, visite chez le docteur et repos obligatoire. Wéris n'étant pas loin, avec son douillet monolithe, vous devinez la suite.










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