Les légendes Belge

Sommaire:

Les pierres du diable

Pépé crochet

 La légende de bayard

Marcelin la garde

 Les pierres du Diable

Autrefois, dit-on, le castel de Royseux que nous signalons ainsi coquettement posé dans l'écrin de la vallée au bord de la rivière, était perché en nid d'aigle au sommet d'une colline voisine probablement sur les contreforts rocheux que l'on connaît sous le nom de Sur Royseux. Mais aucune trace de substructions féodales ne subsiste sur cet escarpement aujourd'hui embroussaillé.
    Il y a de cela très longtemps, si longtemps que l'histoire elle même n'en a nulle souvenance, le seigneur de Royseux était l'objet des tracasseries ou des persécutions de la part du démon qui le tourmentait pour lui dérober son âme. 
       
                                                                              Un jour, la tentation fut plus pressante que jamais. Tous les chevreuils avaient disparu des domaines du seigneur, grand amateur de chasse et, sous la forme d'un vieillard sarcastique, le diable lui était encore apparu et lui avait proposé un marché quitte ou double «Si tu veux, je puis faire revenir le chevreuil dans tes bois... Je puis même rendre tes chasses les plus giboyeuses du pays... Accepte le contrat et le signe d'une goutte de ton sang.» Mais le châtelain refusa cette nouvelle proposition.

    De diverses manières, renouvelant ses démarches, le Malin revint à la charge jusqu'au jour où, impatienté d'essuyer les refus du seigneur, il lui dit « Tu t'en repentiras ! »
Inquiet et voulant déjouer les desseins du Malin, le châtelain s'en vint consulter un saint ermite dans le bois de Saint-Roch, près de Ferrières.
    Après l'avoir exorcisé, l'ermite lui remit un bâton de coudrier, puis l'envoya immédiatement en pèlerinage à la chapelle miraculeuse de Borgharen, près de Maestricht.
    Deux jours plus tard, quand 1e-châtelain, revint, un terrifiant spectacle s'offrit à sa vue. La rivière avait envahi toute la vallée et la tour la plus élevée du château était, elle aussi, sur le point de disparaître dans les flots.
    C'était la vengeance de Satan. Aidé d'une légion de démons, il avait construit en aval de Royseux un immense barrage. En quelques heures, il avait été édifié et la famille du seigneur allait périr. C'est alors que le pèlerin entendit une voix dans son coeur, comme une inspiration du Ciel « Plonge ton bâton dans l'eau! 
»
    Alors, tandis que Satan ricanait déjà, croyant qu'allait se réaliser son abominable projet, retentit un épouvantable fracas, un fracas comme on n'en entendit plus jamais depuis. La pression des eaux avait rompu le barrage. Celui-ci fut balayé et  même projeté comme par l'effet d'une explosion. Et les flots libérés, bondissant et jaillissant, dispersèrent dans la vallée, en les éparpillant même sur les flancs des collines et jusque sur les berges des affluents des blocs énormes d'une pierre très dure. Le Seigneur de Royseux était sauvé et l'Esprit du mal vaincu une fois de plus.

    Le souvenir du prodige s'est popularisé jusqu'à nous. La légende de Royseux est également celle de la pierre, poudingue ou «Pire di diale» dont les gros blocs gisent au fond de la rivière à partir du Moulin de Barse jusqu'à Marchin, de telle sorte que l'on peut presque à coup sûr situer l'endroit où les suppôts de l'Enfer auraient créé leur barrage et justifier jusqu'à un certain point la légende immédiatement en aval du passage à niveau de Barse, entre les escarpements du Bois de Sechamps d'une part, et d'autre part, la côte 184, le précipice rocheux sous le lieu-dit « Hegereuse », à l'Ouest de Vierset. A cet endroit, la vallée était si étroite qu'il fallut tailler dans le roc pour faire passer la route et le chemin de fer.
    Ces monolithes à formes presque géométriques dit « blocs erratiques ». se rencontrent sur les flancs embroussaillés de la vallée et sur les rives de deux affluents, le Lilot et le Ry de Wappe. Sans doute, sont-ce là les témoignages de quelque cataclisme volcanique des temps géologiques, à moins qu'ils n'aient été déposés par la fonte d'un glacier. D'où surgissent-ils, puisqu'ils ne ressemblent souvent à aucune roche des alentours ? Ils étaient autrefois beaucoup plus nombreux qu'aujourd'hui; à certains endroits, ils étaient groupés en petites colonies comme des mégalithes. Ils ont été exploités on en a fait des moellons pour la construction des hauts fourneaux ou plus simplement pour les maisons d'habitation des environs.


Pépé Crochet


Un jour, une femme de Nohan, envoie son enfant, âgé de 8 ans, chercher de l'eau au puits. C'est l'hiver, la nuit commence à tomber. Après quelques temps, la mère s'inquiète de ne pas voir revenir le garçon. Elle part à la recherche de ce dernier et le retrouve près du puits, aux prises avec un pépé crochet tentant d'emporter le gamin au fond du puits. La mère réussit en se battant de toutes ses forces à dégager et récupérer son fils. Toute sa vie, il se tiendra à l'écart des eaux.

 

En Belgique, dans l'Entre-Sambre et Meuse, on l'appelle l'homme au crochet ou l'homme au havet, en Gaume, on le nomme Maria Crochet. En France, dans le village de Sauces-Monclin, elle sera Mémé Crochet. Que leur prénom soit Henry, Jean, Marie ou autres, le rôle reste le même : celui d'emporter au fond des eaux, les enfants imprudents qui s'approchent des puits, des étangs ou des mares. Un crochet en guise de main lui facilite la tâche. 


La légende de Bayard


Quatre cavaliers sur un cheval chevauchaient à travers l'Ardenne en nourrissant l'espoir d'être, un jour, adoubés chevaliers par le grand empereur Charlemagne.

    Pour leur malheur, Bertholet, neveu de l'empereur, s'en était pris à Renaud, le moquant, l'injuriant parce qu'il avait l'air doux et paisible et qu'il avait l'aspect un peu rustre des paysans ardennais, qu'il n'était pas affiné et bien-disant comme ceux qui fréquentaient la cour de l'empereur à Aix-la-Chapelle.

    Renaud avait cogné, cogné dur même et il avait donné une bonne correction à cet avorton outrecuidant.

    L'empereur, dans sa colère, avait fait des quatre frères des proscrits. Renaud, Guiscard, Richard et Allard, les frères au grand coeur, eux qui allaient lui offrir leurs bras et leur coeur fidèle d'Ardennais, victimes de l'injustice, durcis dans leur orgueilleuse soumission devaient maintenant fuir dans la nuit, juchés sur leur fidèle destrier.

    On disait que la force de son sabot puissant, s'appuyant sur la roche, pour un élan, y laissait son empreinte ou la fendait. Après chacun de ses bonds prodigieux, Bayard, doté d'une force nouvelle, repartait, laissant l'ennemi devant l'obstacle infranchissable.

    Un jour que tous quatre chevauchaient sur les hauteurs de Dinant, Allard, qui occupait la dernière place sur la croupe de l'animal, aperçut une armée de soldats lancés à leur poursuite. Renaud éperonna leur cheval Bayard, qui se mit à galoper, caracoler dans la plaine qui s'offrait à lui.

     Quatre cavaliers sur un cheval chevauchaient à travers l'Ardenne en nourrissant l'espoir d'être, un jour, adoubés chevaliers par le grand empereur Charlemagne.

    Pour leur malheur, Bertholet, neveu de l'empereur, s'en était pris à Renaud, le moquant, l'injuriant parce qu'il avait l'air doux et paisible et qu'il avait l'aspect un peu rustre des paysans ardennais, qu'il n'était pas affiné et bien-disant comme ceux qui fréquentaient la cour de l'empereur à Aix-la-Chapelle.

    Renaud avait cogné, cogné dur même et il avait donné une bonne correction à cet avorton outrecuidant.

    L'empereur, dans sa colère, avait fait des quatre frères des proscrits. Renaud, Guiscard, Richard et Allard, les frères au grand coeur, eux qui allaient lui offrir leurs bras et leur coeur fidèle d'Ardennais, victimes de l'injustice, durcis dans leur orgueilleuse soumission devaient maintenant fuir dans la nuit, juchés sur leur fidèle destrier.

    On disait que la force de son sabot puissant, s'appuyant sur la roche, pour un élan, y laissait son empreinte ou la fendait. Après chacun de ses bonds prodigieux, Bayard, doté d'une force nouvelle, repartait, laissant l'ennemi devant l'obstacle infranchissable.

    Un jour que tous quatre chevauchaient sur les hauteurs de Dinant, Allard, qui occupait la dernière place sur la croupe de l'animal, aperçut une armée de soldats lancés à leur poursuite. Renaud éperonna leur cheval Bayard, qui se mit à galoper, caracoler dans la plaine qui s'offrait à lui.

    Soudain, il trouva devant lui une faille immense dans le sol, un sillon large au fond duquel coulait la Meuse. Aucuneautre issue, il fallait passer. Renaud enfonça ses éperons dans les flancs du fidèle Bayard qui prit son élan et frappa le rocher de ses sabots. Ses jarrets contractés se détendirent et tels une catapulte le lancent dans un bond prodigieux.

    Tout à coup, un choc sourd: ils atterrissent. Le fleuve est derrière eux et oh! Merveille! Un monolithe dressait sa pyramide vers le ciel, détaché de la paroi rocheuse par l'élan du coursier.

    En ce temps-là, c'était une merveille de les voir: ils allaient à travers tout, par dessus les haies et les rivières, comme l'ouragan. Ils n'avaient peur de rien! Ils attaquaient un contre cent et galopaient sans trêve, d'un bout de l'Ardenne à l'autre.

    Les émissaires, les éclaireurs et les patrouilles de Charlemagne ne laissaient aucun répit aux quatre frères, obligés de fuir sans cesse, si bien qu'un jour, ils se rendirent et firent soumission à l'empereur.

    Renaud prit le bâton du pèlerin et partit en Terre Sainte, tandis que leur fier destrier fut noyé dans la Meuse à Liège. On lui attacha une grosse pierre autour du cou et on le précipita dans les flots du fleuve du haut d'un pont. Il coula à pic, mais d'un coup de collier désespéré, il fit rompre le lien qui l'attachait à la pierre, remonta sur la berge et s'en alla à la recherche de ses maîtres.

    D'est en ouest, du nord au sud, de castel en clairière, par les forêts et les plateaux, de la Meuse à l'Amblève, de l'Amblève à la Semois, à travers l'Ardenne wallonne toute entière, il galopait dans la nuit, hennissait de désespoir. C'était ce hennissement lugubre et désespéré qui faisait mugir les forêts flagellées par l'ouragan et frissonner les coeurs au fond des chaumières, devant les bûches de l'âtre rallumé à l'automne.

   Soudain, il trouva devant lui une faille immense dans le sol, un sillon large au fond duquel coulaitla Meuse. Aucune autre issue, il fallait passer. Renaud enfonça ses éperons dans les flancs du fidèle Bayard qui prit son élan et frappa le rocher de ses sabots. Ses jarrets contractés se détendirent et tels une catapulte le lancent dans un bond prodigieux.

    Tout à coup, un choc sourd: ils atterrissent. Le fleuve est derrière eux et oh! Merveille! Un monolithe dressait sa pyramide vers le ciel, détaché de la paroi rocheuse par l'élan du coursier.

    En ce temps-là, c'était une merveille de les voir: ils allaient à travers tout, par dessus les haies et les rivières, comme l'ouragan. Ils n'avaient peur de rien! Ils attaquaient un contre cent et galopaient sans trêve, d'un bout de l'Ardenne à l'autre.

    Les émissaires, les éclaireurs et les patrouilles de Charlemagne ne laissaient aucun répit aux quatre frères, obligés de fuir sans cesse, si bien qu'un jour, ils se rendirent et firent soumission à l'empereur.

    Renaud prit le bâton du pèlerin et partit en Terre Sainte, tandis que leur fier destrier fut noyé dans la Meuse à Liège. On lui attacha une grosse pierre autour du cou et on le précipita dans les flots du fleuve du haut d'un pont. Il coula à pic, mais d'un coup de collier désespéré, il fit rompre le lien qui l'attachait à la pierre, remonta sur la berge et s'en alla à la recherche de ses maîtres.

    D'est en ouest, du nord au sud, de castel en clairière, par les forêts et les plateaux, de la Meuse à l'Amblève, de l'Amblève à la Semois, à travers l'Ardenne wallonne toute entière, il galopait dans la nuit, hennissait de désespoir. C'était ce hennissement lugubre et désespéré qui faisait mugir les forêts flagellées par l'ouragan et frissonner les coeurs au fond des chaumières, devant les bûches de l'âtre rallumé à l'automne.


Marcelin la garde

 

Une légende de Marcelin la Garde raconte qu’en échange de son âme, Hubert Chefneux, meunier du "Fond de Quarreux", obtint du diable le beau moulin à vent dont il rêvait. Mais soucieuse de sauver cette âme, l’épouse du meunier veillait. Elle se cacha dans le moulin, serrant dans ses mains une médaille de Notre-Dame de Dieupart. Les roues du moulin refusèrent de tourner, et, fou de colère, Satan fit abattre le moulin dont les blocs colossaux dévalèrent la montagne jusqu’au lit de l’Amblève. 

Ce serait là l’origine de ces masses de pierre extrêmement dure, qui parsèment la rivière, indifférente à l’action séculaire des eaux.Une légende de Marcelin la Garde raconte qu’en échange de son âme, Hubert Chefneux, meunier du "Fond de Quarreux", obtint du diable le beau moulin à vent dont il rêvait. Mais soucieuse de sauver cette âme, l’épouse du meunier veillait. Elle se cacha dans le moulin, serrant dans ses mains une médaille de Notre-Dame de Dieupart. Les roues du moulin refusèrent de tourner, et, fou de colère, Satan fit abattre le moulin dont les blocs colossaux dévalèrent la montagne jusqu’au lit de l’Amblève. 

 


Ce serait là l’origine de ces masses de pierre extrêmement dure, qui parsèment la rivière, indifférente à l’action séculaire des eaux.



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